Pour une fois, tu avais pris ta soirée pour te détendre comme une adolescente normale de 18 ans, c'est à dire : aller boire un verre, puis un autre, puis un autre, puis un autre, puis,... avec des amis. Tu avais rencontré pleins de gens dans ce bar, des gens normaux, qui ne se levaient pas aux aurores pour aller nourrir des chevaux, qui ne montaient pas plus de 6h par jour sur un étalon fougueux, qui ne passaient pas des obstacles de plus d'un mètre haut, des adolescents, des jeunes adultes qui faisaient des études dites normales, qui avaient des amis qui faisaient pareils, des gens qui sortaient tous les soirs sans culpabiliser parce que le lendemain ils ne seraient pas en état pour tenir l'entier qui leur appartenaient. Pour un soir, tu t'étais comportée en ado normale qui se permettait de boire un peu trop. Il était à peu près 2h du matin quand tu passas les portes du Rosemary, et avant de retrouver ta chambre, tu avais d'aller voir ton bébé. Direction les écuries, en titubant sur les pavés. Tu ouvres la porte, et d'un claquement de langue tu appelles Elixir qui sort sa grande tête champagne ambré et pousse un petit hennissement. Tu trottines vers lui, lui fait des papouilles et des gros bisous puant l'alcool. « Oh oui t'es beau mon bébé, t'es le plus beau et le plus doux. » chuchotes-tu avant de planter un dernier baiser sur ses naseaux doux comme du velours. Sans réfléchir, tu montes l'escalier qui mène au grenier de la grange des chevaux de propriétaires, persuadée d'ainsi regagner ta chambre. Tu ouvres la porte, tout en enlevant ton tshirt et tu te glisses dans ton lit vêtue d'un soutien en dentelle et d'un petit short. Sauf qu'il y a déjà quelqu'un dans ce lit !... Tu sursautes, et ne peux t'empêcher de pousser un petit cri. « Cal, c'est toi? » demandes-tu, persuadée d'être dans ta chambre, et que c'est ton meilleur ami qui t'as joué un tour.

C'est pas que tu ne tiens pas à l'alcool, c'est plutôt que tu avais beaucoup déconné ce soir, et bu énormément de cocktails, de bières, et même quelques petits shots. Mauvaise idée, les shots avec toi, la tequila a toujours raison de toi, et tu finis par marcher en zigzaguant. Au final, tu étais rentrée avant le reste de tes amis, sentant que si tu ne rentrais pas, tu allais finir morte ivre ou quelque chose dans le genre. Tu entres dans l'immense propriété ou tu vis désormais, et passes faire un coucou à ton étalon. Très calin malgré l'heure tardive, il souffle doucement dans tes cheveux, alors que tu lui fais une petite séance de gratouilles/calins/papouilles. Après cela, tu prends le chemin de ta chambre, te déshabillant par la même occasion. Tu te glisses sous les draps, et un bras enserre ta taille, tu sursautes, criant. La lumière s'allume et tu te trouves face à un inconnu, dans une chambre que tu ne reconnais pas. Tu l'observes, encore bien saoule. « Mais t'es qui toi? » demandes-tu presque en même temps que l'inconnu n'ouvre la bouche. « ta chambre? » tu le regardes avec des yeux comme des soucoupes, complètement paumée. T'en oublies même ta tenue, plus qu'osée.

Tu montes, à moitié nue maintenant et te glisses dans ton lit bien moelleux. Sauf que ce n'est pas ton lit, et qu'il est occupé par un homme qui te prend dans ses bras. Whaaaaaaaaaaat? te demandes-tu en sursautant. La lumière s'allume et tu te retrouves face à un blondinet. Tes pensées foues arrivent à reconnaître le jeune homme, un emploi du Rosemary, tu as du le croiser quelques fois quand tu montais ou t'occupais d'Elixir. Tu le regardes de haut en bas. Essayant de comprendre ce que tu faisais là. 
« qu'est-ce que je fous dans ta piole? » demandes-tu un peu sèchement. « Et quand je veux quelque chose, je demande pas, je le prends. » répliques-tu, provocante. Soudain son regard te scrute, de haut en bas, et tu te souviens que tu es en petite tenue. Bon bah tant pis, qu'il en profite, il doit pas voir souvent de nana aussi jolie que toi!  « Je me doute tu sais. » Tu fais preuve d'assurance, malgrè ton cerveau embué. Tu tripotes le piercing qui décore ton nombril depuis quelques années, machinalement en observant le dénommé Aiden s'asseoir sur son lit. Tu t'assieds, mais pas pour les raisons prononcés par le blondinet. « Moi c'est Lou. et finir la nuit, avec plaisir, j'ai la flemme de retrouver ma chambre. » tu rigoles, et fais mine de te coucher comme un petit chat dans le lit : en boule. Puis tu l'observes, amusée par la tournure des choses. Ouai... l'alcool ça ne te réussi pas...

« roh.. j'ai du me tromper... » grognes-tu, un peu dépassée. Il pose son popotin sur le matelas, et tu fais de même, l'écoutant à moitié, un peu dans les nuages. Mais d'un coup, ses lèvres se retrouvent sur les tiennes. WOLA, il se prend pour qui lui? Cela ne fait qu'un tour dans ta tête, et soudain les vapeurs d'alcool s'évaporent et tu es bien consciente de la situation. Et comme à ton habitude, tu exploses. Tu te relèves vivement, le regard froid. « Tu te permets beaucoup de choses. Et abuser d'une jeune fille saoule, c'est pas bien. » Tu es illogique, loin d'être rationnelle. Mais tu détestes ne pas pouvoir contrôler, te faire surprendre. Cela te rappelle ton enfance, quand tu étais le pantin de tes géniteurs. Et puis après d'un homme qui se servait de toi sans t'aimer. Maintenant tu as ce besoin étrange de diriger les choses, et surtout de toi faire les premiers pas, ne jamais te laisser faire. Pour ne plus te retrouver dans ces situations que tu ne connais que trop bien. « Et je vais finir ma nuit dans le box d'Elixir je pense. » dis-tu grochonne. Mais tu n'as pas fort envie de bouger, parce que mine de rien, un bon matelas c'est bien plus confortable que de la paille...

Tu es à la déroutes, tu ne sais plus vraiment où tu te trouves, ni ce que tu fais. Tu ne te rends même pas compte que te retrouver ainsi dans la chambre d'un homme, inconnu qui plus est peut être "dangereux". Tu ne veux pas faire cela avec un inconnu, tu es assez timide sur le vif du sujet, et pas très ouverte aux aventures d'un soir. Pour toi, il doit y avoir des sentiments avant tout. Du coup tu t'attendais pas trop à ce que ce blondinet se penche vers toi pour coller ses lèvres aux tiennes, et ta réaction est carrément vive. Tu l'écoutes t'engueuler comme si tu étais une enfant. « désolée... » chuchotes-tu. « Le mot n'était pas le bon. » Mais sans que tu vois que ça arrive, il te relève d'un coup, te regardes de haut, prend tes affaires et te fous à la porte hyper méchant. Tu tires une petite tête de bébé sur le point de pleurer. L'alcool triste, youpi! « j-j-je... » bégayes-tu. « j'ai p-pas fait exprès... je voulais pas t-t'induire en erreur... je suis pas ce genre de filles... » Tu n'avais pas précisé quel genre. Le genre qui couche comme ça, saoule. Tu ne voulais pas ressembler à ta génitrice ou à ces nanas qui écartent leurs cuisses dés qu'on leur fait un beau sourire. Tu baisses tes grands yeux, et regardes tes pieds, sans bouger en attendant une réaction de sa part.

Tu ne sais pas quoi faire, tu commences à te rendre compte que tu vas devoir te rhabiller, et partir à la recherche de ta chambre, y entrer, te changer et te mettre au lit sans réveiller tes colocataires, le tout pour te réveiller dans quelques petites heures. Et tu ne penses pas être capable de trouver ta chambre dans ton état, c'est à dire morte de froid, de fatigue et encore saoule... Tu t'excuses, en grelottant, et soudain le blondinet a pitié de toi, et te dit de rentrer, tu ramasses tes affaires, et trottines dans la chambre, où il fait un brin plus chaud. Tu poses tes affaires sur une chaise non loin du lit. Blondinet te lance un tshirt extra large pour toi, mais qui doit être à sa taille, tu hoches la tête. « merci. » tu l'enfiles, et il couvre ton buste et le haut de tes fesses, le contact avec le tissu doux te réconforte un peu. « désolée pour tout ça, je bois pas souvent et je sais pas comment me controler dans ces moments-là... » chuchotes-tu en t'approchant du lit dans lequel le jeune homme est déjà couché. tu entres timidement dedans, et une fois les draps remontés jusqu'à ton menton, il éteint la lumière. La chambre baigne dans le noir, et tu soupires. « c'est compliqué et je suis désolée encore une fois. » tu ne cesses de t'excuser, un peu (beaucoup) gênée de tes actes.

Tu te sens un peu bête, mais surtout énormément fatiguée... Tu as eu une longue journée aujourd'hui, balade vers 6h du matin, en revenant t'as déjeuné puis t'as enchainé les cours et les soins, puis t'as travaillé à pieds avec Elias et Kalem, pour finir échouée dans un bar pour une soirée d'ado normale. Mais tes limites tu ne les connais pas encore, pour le peu de fois où tu sors... Si seulement tu avais marché vers ta chambre au lieu de celle-ci... Caleb aurait pris soin de te donner une aspirine et un grand verre d'eau, aurait papoter un peu avec toi de ta journée et de la sienne, tout ça dans le but de te bercer et tu aurais fini par t'endormir avec tes colocataires dans ta chambre, au chaud sous ta montagne de couvertures. Au lieu de ça tu finis en sous-vêtements dans la chambre d'un blondinet qui pense qu'il va se passer quelque chose, puis tu te fais virer, puis reprendre à nouveau et puis engueuler comme une petite fille. Vêtue de son tshirt tu te glisses timidement dans les draps. « Tu ne sais rien de moi. Je n'accuse en rien le monde entier ! Je ne blâme que moi et l'alcool. et peut-être la situation. » dis-tu sur la défensive. Quand tu bois pas, t'es très responsable, et tu sais te défendre. Vu l'endroit où tu habitais valait mieux hein... Il te prend pour une de ces nanas dont c'est le papa qui offre les chevaux à prix de fous, qui portes des marques, qui a grandi dans une baraque immense avec des millions d'hectares de terres. Alors que non. « Je tiens. A une petite quantité. » ajoutes-tu, puis tu te tais, cherchant ton sommeil. Ce gars est le roi du réveil en douceur! tu grognes et à tâtons tu trouves sa tête que tu pousses légèrement. «chuuuuuut» dis-tu tes petits yeux fermés et d'une voix ensommeillée. mais tu sais que tu dois te lever, et qu'il va pas te laisser tranquillement squatter son lit.