Elay il est né à Cody dans le Wyoming, une ville aux allures de vieux far-west peuplée de cowboys en tout genre. Il a toujours aimé ça, ce flot constant de chapeaux, des habitants qui se connaissent tout, le meilleur rodéo du pays et les trailers rouillés tractés par de vieux pick up qui remontent main street jusqu'aux ranch perdus dans la campagne environnante. C'est dans l'un deux qu'il a toujours vécu d'ailleurs, au rythme du soleil et des hennissements incessants. Elay, il a toujours été ce petit garçon plein de vie qui courrait partout, un poil insouciant cependant comme ce jour où il s'était, par mégarde, enfermé dans le box de l'étalon de son père : Rise Of The Evil. Un vrai diable qui portait divinement son nom. Mais le danger, hier comme aujourd'hui, reste une notion étrangère à l'ainé des Newton : n'en faire qu'à sa tête quitte à risquer sa vie, cela sonne un peu comme son crédo. Quand Caleb est né, Elay n'avait pas tout de suite eu conscience qu'il était à présent grand frère. Pour lui, ce n'était qu'un bébé pleurnichard qui venait troubler sa tranquillité et la longueur de ses nuits. Puis ils ont grandit, ce sont rapprochés et ont fait les 400 coups ensemble au plus grand damne de leurs parents. C'est leur maigre différence d'âge qui a finit par les éloigner quelque peu, lorsque Elay est entré dans l'adolescence. Son caractère s'est étoffé pour devenir ce qu'il est aujourd'hui et, même à treize ans, il voyait Caleb comme un adversaire potentiel. Ce n'est qu'en prenant assez en maturité, qu'Elay se rendit compte de son tempérament excécrable vis à vis  de celui qu'il se devait de protéger. Dès lors, leur relation s'est améliorée en un véritable lien fraternel avec des hauts et des bas, des rires et des larmes. Jusqu'ici, Elay s'était plu à n'avoir jamais eu besoin de personne mais, en peu de temps, Caleb avait repris la place qui lui revenait de droit dans son cœur et était devenu une part indissociable de son aîné. 

Diplômé du lycée et major de promotion, Elay fit la rencontre de Spring Buddy Up. Il était de tradition dans la famille de recevoir son premier cheval à la fin de ses études et le Newton n'avait évidemment pas fait exception à la règle. Accompagné de sa nouvelle monture et des rêves de rodéos plein la tête, Elay s'envola pour le Texas, un séjour intensif de deux ans coaché par une vraie légende de l'équitation américaine. Ce laps de temps lui permis d'acquérir un niveau redoutable et il se retrouva sur la route dans l'un de ces vieux pick-up remorquant un trailer rouillé qu'il avait tant vu étant gamin, vagabondant de rassemblements en rassemblements. A l'aube de ses vingt-deux ans, Elay prit conscience que cette vie de compétitions incessantes lui avait fait perdre toute passion. Monter ne le passionnait plus, il ne prenait même plus le temps de s'occuper de sa jument comme il se devait et, pire encore : cela affectait considérablement Spring. Ce soudain retour à la réalité le blessa plus qu'il ne se l'avoua et il entreprit de rentrer chez lui. Un retour à la maison pour repartir plus forts que jamais. 

Renouer avec ses origines lui fit le plus grand bien et il alla même jusqu'à s’octroyer une année à l'écart de tout rodéo afin de reprendre contact avec Spring. Caleb lui fut d'une aide indéniable et il s'efforça de lui apprendre absolument tout ce qu'il avait apprit au cours de ces dernières années en contrepartie.

Néanmoins, un an c'est très long quand on s'appelle Elay Newton et les vieilles habitudes reviennent vite au grand galop d'autant plus quand nos parents nous annoncent que les portes de Rosemary Scotland Stables nous sont grandes ouvertes.