Iseult Ellya Williams

Mon histoire n’est guère intéressante. Mon passé est pitoyable, mon présent un véritable bonheur et mon avenir incertain.

Je suis née le 28 février 1992, je n’ai pas vu le jour seule, en effet j’ai une jumelle, Nikky. On est en tout point identique mais tout nous oppose. Elle, c’est le genre de fille que tous les parents veulent : Elle est belle, elle fait des études de médecine, elle est intelligente, elle parle à tout le monde, elle est populaire, elle sait se vendre. Une fille parfaite en soi. Et moi je suis l’opposée, je n’ai pas fait d’études parce que mon niveau scolaire était mauvais, je suis timide et réservée, je n’ai aucun amis et surtout je suis passionnée d’équitation… Une erreur fatale dans ma famille. Nous sommes issus d’une famille pauvre, mes parents ont peinés pour nous élever, et quand ils ont vus la différence entre nous, et surtout l’intelligence de Nikky, ils ont tout misés sur elle et moi ils m’ont mis de côté. Et bien sûre, ils ont une sainte horreur des chevaux, du moins mon père, ayant failli perdre ma mère à cause d’un cheval étant jeune… Alors pour payer les études de ma jumelle, mon père à 18 ans m’a mise à la porte sans rien. Ma mère discrètement m’avait glissé un peu d’argent, mais je me suis retrouvée à la rue, sans aucune aide. J’ai donc vécut quelques mois dans la misère, j’ai même été SDF, mais je me suis toujours battue. Mon physique m’ayant aidé à avoir des petits boulots, mais ça a toujours été compliquée.

J’ai pas mal voyagé à travers l’Angleterre, en marchant principalement. Trouvant souvent des logements de fortune ou des gens admirables qui m’hébergeais, mais je ne me suis jamais réellement posé à un endroit. Un soir, en plein milieu de la brousse d’Écosse, je n’ai pas trouvé d’endroit où dormir, et à tout jamais cette nuit restera gravée dans ma mémoire.


C’était une nuit froide d’hiver, je m’étais glissée dans un pré pour y trouver un abris, et j’avais repéré au loin une petite clairière abrité du vent froid et de la neige. Je m’y suis installé en grelottant de froid, recroquevillé sur moi-même, tentant tant bien que mal de me réchauffer, mais mission impossible sous -10°c. La fatigue, le froid me mordant le corps, je me suis endormie sans savoir si j’allais me réveiller ou non. Puis un bruit de respiration forte me réveillait, et quand j’ouvris les yeux je vis une superbe jument. Aussi blanche que le coton, d’une chaleur incroyable. Celle-ci s’était allongée à mes côtés, me réchauffant ainsi. Je me suis alors blotti contre elle, aux anges, me rendormant croyant à un rêve. Puis une voix me réveillait criant après la jument…

« Kyriaz d’Emerance, où tu es ? NAN MAIS QUELLE BOURRIQUE CETTE JUMENT ! »


La voix était énervée et immédiatement je me réveillais, la jument elle commençait à hennir de colère, comme si elle n’appréciait pas sa propriétaire. Je tombais alors nez-à-nez avec une femme d’un certain âge, qui regardait sa jument collée à moi. Et là elle fut choquée…

«  Wow ! Je ne m’attendais pas à ça. Vous savez Mademoiselle que vous êtes la première que Kyriaz laisse approcher… Elle n’apprécie guère l’homme… Et me donne pas mal d’ennui… »



Je fus alors gênée de ses propos, et caressais les flancs de la jument, en souriant bien malgré moi… Je regardais la femme et lui disait…

« Votre jument est magnifique et je pense que sans elle, je n’aurais pas passé la nuit… Et puis… »

« Alors prenez là. Je vous la confie, elle sera votre meilleure alliée dans votre vie. »


Ma joie fut encore plus grande quand elle m’avouait me donner cette jument. Je la pris dans mes bras dans un élan de joie puis la suivais pour prendre les papiers de la jument, et le matériel qui lui était destinée, et je repris la route, non plus en marchant mais à cheval. Kyriaz était mon nouvel espoir que ma vie soit plus belle. Et je n’avais même eu besoin de cours pour apprendre à monter tellement les choses étaient innées, j’avais les chevaux dans la peau.

Je ne mis pas longtemps à croiser la route du Rosemary Stables, j’arrivais alors dans la grande allée du centre, sur le dos de Kyriaz quand je me fis remarquer par un employé. Immédiatement il fut intrigué de ma venue. Je lui ai donc expliqué ma condition précaire, la vie de ma jument, et ma volonté de travailler auprès des chevaux… Et ni une ni deux, on m’embauchait comme palefrenière, en me proposant l’hébergement sur place, et le prêt d’un box en échange d’une demi pension. Je vis enfin de ma passion, et je trime dure pour apprendre l’art de l’équitation, tout en ignorant de quoi l’avenir est fait…

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